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L'ex-dirigeant CGT Claude Lévy, condamné pour extorsion, a été relaxé en appel. Une décision controversée qui interroge sur la corruption syndicale.

Un ancien dirigeant de la CGT, Claude Lévy, jadis reconnu coupable d’extorsion de fonds auprès de salariés vulnérables, a été spectaculairement relaxé par la cour d’appel de Versailles. Cette décision, perçue comme une « réhabilitation » par l’intéressé, infirme le jugement initial du tribunal correctionnel de Nanterre qui l’avait condamné à huit mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour escroquerie. Ce revirement judiciaire soulève de sérieuses questions sur la transparence et l’éthique au sein des syndicats.

Claude Lévy, figure incontournable de la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques) jusqu’au début des années 2020, était tristement célèbre pour son implication dans de multiples mobilisations, dont la très médiatisée grève des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles en 2021. Pourtant, c’est son rôle de défenseur syndical, censé être gratuit, qui l’a mené devant la justice. Près de cinquante salariés ont témoigné avoir été contraints de lui verser des frais de dossier exorbitants (150 à 250 euros) et une commission illégale de 10 % sur leurs indemnités prud’homales. Des pratiques scandaleuses qui n’ont, semble-t-il, pas suffi à le maintenir derrière les barreaux.

L’épouse de M. Lévy, Tiziri Kandi, également trésorière adjointe de la CGT-HPE, était visée par des accusations similaires. Cette affaire met en lumière les dérives potentielles et les zones d’ombre de certaines pratiques syndicales, où la confiance des travailleurs peut être exploitée à des fins personnelles. L’acquittement de Lévy, loin de clore le débat, ne fait qu’alimenter les inquiétudes quant à l’absence de véritable responsabilité pour des actes qui s’apparentent à de l’abus de pouvoir. Les victimes de ces prélèvements indus restent, quant à elles, avec le sentiment d’une justice à deux vitesses.