
L’histoire de la famille Gomart, où des élèves prétendument « nuls à l’école » se transforment en généraux, énarque et prêtre, soulève des questions troublantes sur notre système éducatif et la véritable définition de la réussite. Loin d’être une fable inspirante, cette trajectoire remet en cause la pertinence de l’école républicaine face à une élite qui semble se construire en dehors de ses cadres traditionnels.
Quatre frères sur cinq ont redoublé, certains à plusieurs reprises, avant d’atteindre des sommets. Christophe est devenu général de corps d’armée et député européen. Ghislain, après des débuts catastrophiques, intègre l’ENA. Hervé et Hubert ont collectionné les échecs scolaires avant de devenir généraux. Seul Jacques, le cadet « excellent », est devenu prêtre. Ce récit, présenté comme une preuve de résilience, met surtout en lumière les carences d’un système scolaire incapable de détecter ni de valoriser certains talents, les poussant à des parcours tortueux.
Les parents Gomart avouent que l’école n’était « pas une priorité ». Cette déclaration est un véritable camouflet pour l’institution scolaire. Elle suggère que l’excellence ne dépendrait pas tant de l’éducation formelle que d’un environnement familial privilégié et d’une persévérance acharnée, souvent permise par des ressources extérieures. Ce constat est alarmant pour la méritocratie et l’égalité des chances en France.
Ces parcours exceptionnels, bien que médiatisés, ne doivent pas masquer la triste réalité de l’échec scolaire pour des milliers d’enfants. Combien de jeunes, sans le même soutien familial ou les mêmes opportunités, sont irrémédiablement perdus par un système qui ne leur offre pas de deuxième chance ? L’histoire des Gomart, loin d’être un modèle, est le symptôme d’une faillite collective où l’élite se reproduit en dépit, et parfois à cause, des institutions censées garantir l’ascension sociale.







