
Donald Trump a subi un revers cinglant, contraint de reculer face à la Cour Suprême. Sa tentative d’évincer Lisa Cook, membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine (Fed), a été brutalement stoppée, au moins pour l’instant. Une décision temporaire qui résonne comme une gifle pour un président habitué à imposer sa volonté sans entrave. La plus haute juridiction du pays a mis un frein à ses ambitions de mainmise sur l’institution, repoussant l’audience décisive à janvier prochain. En attendant, Cook reste en poste, une épine dans le pied du locataire de la Maison Blanche.
Cette humiliation est d’autant plus cuisante que Trump avait enchaîné les victoires devant cette même Cour Suprême depuis le début de son deuxième mandat. Une série de décisions qui avaient progressivement étendu le pouvoir exécutif, souvent au détriment du Congrès. Mais la Fed, elle, semble bénéficier d’un statut particulier, son indépendance étant perçue comme un pilier intouchable du système économique américain. Les juges ont clairement signalé une certaine hésitation à cautionner la campagne agressive de Trump pour contrôler la banque centrale.
Malgré les allégations de fraude immobilière lancées par l’administration Trump à l’encontre de Lisa Cook, des accusations qu’elle nie farouchement, la Cour a maintenu sa position. Les avocats de Cook ont d’ailleurs fermement averti que permettre à Trump de la démettre de ses fonctions, même temporairement, engendrerait un chaos financier et saperait l’indépendance de la Fed. Une mise en garde qui a visiblement porté ses fruits, le tribunal ayant déjà jugé que les motifs de renvoi invoqués par Trump étaient probablement illégaux, car basés sur des actions antérieures à son entrée en fonction. Le bras de fer ne fait que commencer, mais pour l’instant, Trump est en position de faiblesse.






