
L’Argentine est plongée dans une crise sanitaire alarmante : le fentanyl médical, un puissant opioïde, a été contaminé par des bactéries mortelles, causant la mort d’au moins 100 patients. Le gouvernement pointe du doigt le laboratoire HLB Pharma, le déclarant directement responsable de cette hécatombe. Ce bilan macabre, bien plus lourd que les 87 décès initialement évoqués par la justice, soulève de vives inquiétudes et une colère grandissante au sein de la population. Les familles des victimes réclament justice, dénonçant un scandale qui aurait pu être évité.
La tragédie a débuté avec la découverte des bactéries Klebsiella pneumoniae et Ralstonia pickettii dans des lots de fentanyl administrés à des patients. Suite à cette révélation choquante, l’Administration Nationale des Médicaments, Aliments et Technologies Médicales (Anmat) a immédiatement porté plainte et ordonné la fermeture du laboratoire HLB Pharma en février, ironiquement trois mois avant les premiers décès rapportés en mai. Une lenteur et des défaillances qui interrogent sérieusement la réactivité des autorités.
Les décès se sont produits dans plusieurs provinces, notamment Buenos Aires, Santa Fe, Formosa et Cordoba, exposant l’ampleur nationale de la catastrophe. L’enquête, menée par le juge Ernesto Kreplak, cible au moins 24 personnes, dont Ariel Furfaro García, propriétaire des entreprises HLB Pharma et Laboratorios Ramallo, soupçonnées d’avoir produit et distribué ces lots empoisonnés. Cinq lots contaminés auraient été diffusés dans huit établissements de santé à travers le pays, une chaîne de négligences qui a mené à cette catastrophe humaine.
Cette crise sanitaire sans précédent frappe l’Argentine à l’approche des élections législatives de mi-mandat en octobre, ajoutant une dimension politique tendue au drame. Le président Javier Milei n’a pas tardé à instrumentaliser la situation, accusant ses opposants de couvrir les responsables de ce scandale. La douleur des familles et la faillite des contrôles sanitaires deviennent un enjeu électoral, loin de l’urgence de santé publique que cette situation exige.