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La fin programmée des réseaux 2G et 3G en France, entre 2026 et 2028, menace des millions d'objets connectés et plonge les entreprises dans l'incertitude face à cette transition précipitée.

La France se prépare à une transition numérique chaotique. Entre 2026 et 2028, les obsolètes réseaux 2G et 3G seront définitivement coupés, laissant des millions d’objets connectés à l’abandon. Les opérateurs, soucieux de moderniser leurs infrastructures et de libérer des fréquences pour la 4G et la 5G, semblent ignorer la détresse des entreprises. Ces dernières, prises de court, peinent à migrer leurs équipements vers les nouvelles technologies, et le temps presse.

L’Alliance des industriels de l’électrique et du numérique dans le bâtiment (Ignes) sonne l’alarme : les solutions alternatives n’étaient pas prêtes lorsque la décision a été annoncée en 2022. Brice Brandenburg, un représentant de l’Ignes, déplore un manque de temps criant. Après trois ans passés à développer des solutions, il faudrait encore deux ans pour les déployer sur le terrain, impliquant des millions d’interventions coûteuses et complexes.

Les conséquences pourraient être désastreuses. Des millions de dispositifs, allant des systèmes d’alarme et de télésurveillance aux téléalarmes d’ascenseurs, en passant par les interphones, visiophones, et même certains équipements médicaux, dépendent encore de ces réseaux vieillissants. Leur arrêt brutal risque de paralyser des secteurs entiers et de créer des failles de sécurité majeures. La Fédération des Ascenseurs avait déjà alerté sur le risque de mise à l’arrêt de dizaines de milliers de cabines, faute de système d’appel fonctionnel. Sans une action rapide et concertée, le pays pourrait faire face à une véritable crise de connectivité, impactant la vie quotidienne et la sécurité des citoyens.

Les opérateurs, comme Orange, SFR et Bouygues Telecom, ont déjà leurs calendriers : la 2G disparaîtra majoritairement fin 2026, suivie de la 3G fin 2028 ou 2029. Pourtant, cette course effrénée vers la modernité semble négliger l’ampleur du parc d’équipements existants. La migration vers la 4G et la 5G, bien que nécessaire pour des raisons d’efficacité énergétique et de performance, expose les entreprises à des défis financiers et logistiques colossaux. Il est urgent que les autorités prennent des mesures concrètes pour accompagner cette transition, avant que le basculement ne se transforme en véritable fiasco national.