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Danone a annoncé la fermeture de son usine historique Blédina à Villefranche-sur-Saône d'ici 2027, délocalisant la production en Pologne et menaçant 117 emplois en France. Une décision qui soulève l'indignation et met en lumière les dérives économiques.

La nouvelle est tombée comme un couperet, semant la consternation parmi les 117 employés : l’usine historique de Blédina à Villefranche-sur-Saône, fleuron de l’agroalimentaire français depuis 140 ans, fermera ses portes en juillet 2027. La production des célèbres céréales infantiles sera tristement délocalisée en Pologne, à Opole, marquant un recul social et économique majeur pour la France.

Cette décision, annoncée le 4 novembre, a provoqué un véritable « coup de massue » pour des salariés qui ont parfois dédié toute leur carrière à cette entreprise emblématique. Le maire de Villefranche-sur-Saône, Thomas Ravier, bien que non surpris, qualifie la situation de « très difficile à vivre » pour les habitants. La fermeture de ce site symbolique, acquis par Danone en 1970, n’est pas un cas isolé : il faut remonter à 2003 pour trouver une fermeture d’usine Danone en France.

Danone justifie cette relocalisation par la baisse structurelle du marché européen des céréales infantiles, liée à la diminution de la natalité et à l’évolution des modes de consommation. Une baisse de production de 50 % depuis 2007 et de 35 % des volumes commercialisés ces cinq dernières années est avancée. Malgré des investissements conséquents de 50 millions d’euros sur la dernière décennie pour moderniser le site, Danone estime que l’avenir économique de l’usine n’est plus garanti.

Les syndicats dénoncent fermement cette décision, la qualifiant de « séisme social et territorial ». Ils accusent la direction de Danone de privilégier la rentabilité à court terme au détriment de l’emploi et de la responsabilité sociale. Pour eux, cette fermeture s’inscrit dans une stratégie de réduction des coûts et de concentration des activités à l’étranger, avec un transfert d’environ 150 emplois vers la Pologne déjà amorcé depuis 2024. Cette délocalisation soulève des inquiétudes sérieuses quant à la souveraineté alimentaire de la France et la qualité de la production infantile.