
La France fait face à une crise silencieuse, mais potentiellement dévastatrice : l’arrêt programmé des réseaux 2G. Cette décision unilatérale des opérateurs téléphoniques, qui débutera dès mars 2026 avec Orange, pourrait plonger des millions de citoyens dans l’insécurité la plus totale. En effet, un tiers du parc national d’ascenseurs, soit 232 000 systèmes de téléalarme, dépend encore de cette technologie obsolète. Sans une mise à niveau rapide vers la 4G, ces ascenseurs seront contraints à l’arrêt, laissant des milliers de personnes, notamment les plus vulnérables, prisonnières de leurs immeubles.
Mais les ascenseurs ne sont que la pointe de l’iceberg. Une étude alarmante révèle que près de quatre millions de dispositifs connectés à la 2G sont toujours en service. Cela inclut des systèmes d’alarme anti-intrusion et de téléassistance pour les personnes dépendantes et isolées, dont la sécurité est désormais gravement compromise. La Fédération des ascenseurs déplore l’inertie face à ce chantier colossal, soulignant que le nombre d’équipements à moderniser n’a quasiment pas évolué. Les professionnels tirent la sonnette d’alarme : le délai est jugé trop court pour une transition sereine.
Les conséquences financières s’annoncent également lourdes. La mise à niveau des équipements représente un coût considérable pour les copropriétés, qui devront assumer des dépenses imprévues pour le remplacement des systèmes de téléalarme, et potentiellement faire face à une hausse des charges. Malgré les appels à un moratoire et la « grogne des professionnels », l’État reste inflexible, privilégiant le maintien du calendrier et la modernisation des infrastructures. Cette course contre la montre, imposée sans réelle concertation, risque de laisser de nombreux citoyens sur le carreau, exposés à des dangers évitables et à une isolation forcée.