
La suspension brutale de la réforme des retraites par le gouvernement Lecornu marque sans appel la fin d’une ère. C’est une capitulation politique, non pas une pause stratégique, qui enterre la vision macroniste d’une France adaptée à la mondialisation, ignorant superbement les fractures sociales béantes. L’ampleur de l’engagement d’Elisabeth Borne sur ce texte, et l’onde de choc qu’il a provoquée, rendent cette volte-face d’autant plus spectaculaire et révélatrice d’une profonde faiblesse politique.
Le projet macroniste, vidé de sa substance libérale, laisse un vide idéologique que le Parti Socialiste, opportunément, s’empresse de combler, se positionnant désormais comme le nouveau héraut du social-libéralisme pro-européen. Une étude approfondie des « Fractures françaises » entre 2017 et 2025 révèle un diagnostic sans appel : l’idéologie macroniste agonise sur le sol français.
Le constat est cinglant. La proportion d’électeurs véritablement « macronistes » – c’est-à-dire fortement libéraux économiquement et culturellement – n’a fait que chuter, passant de 16 % en 2017 à un maigre 14 % en 2025. Pendant ce temps, les libéraux économiques autoritaires voient leur influence croître dangereusement, grimpant de 31 % à 37 %. Un effondrement idéologique qui, annoncé dès le 6 octobre 2024, parachève une recomposition électorale inquiétante, soulignant l’échec cuisant d’une vision politique déconnectée des réalités.







