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Le patronat français, représenté par l'AFEP, tire la sonnette d'alarme face à la pression fiscale grandissante, dénonçant un matraquage qui menace investissements et emplois.

La tension est palpable au sein du patronat français, menacé par une escalade fiscale sans précédent. L’Association française des entreprises privées (AFEP), d’ordinaire discrète, a brisé le silence pour lancer un cri d’alarme retentissant. C’est un signe clair que la coupe est pleine pour les poids lourds de l’économie, qui voient les menaces fiscales s’accumuler sur leurs grands groupes et leurs dirigeants.

Depuis sa création en 1982, l’AFEP, qui rassemble 117 entreprises majeures de l’Hexagone – d’Accor à Wendel, en passant par Carrefour et Dassault – opère majoritairement dans l’ombre, privilégiant les discussions directes avec le gouvernement. Mais l’urgence de la situation les a contraints à une action publique rare : une conférence de presse, un événement presque historique pour cette organisation.

Le message est sans équivoque : l’AFEP met en garde contre une surcharge fiscale insoutenable. Le budget 2025 pèse déjà lourdement sur les grands groupes avec une surtaxe temporaire sur les bénéfices et une nouvelle taxe sur les rachats d’actions. Ces mesures pourraient faire grimper les cotisations et prélèvements obligatoires à 95 milliards d’euros pour les 117 membres, soit une augmentation de 10 milliards par rapport à l’année précédente.

Cette pression fiscale accrue n’est pas sans conséquences. Les grandes entreprises, bien qu’elles représentent 13% du PIB, contribuent déjà à 19% des impôts acquittés par les sociétés. La reconduction de la surtaxe, initialement annoncée comme exceptionnelle, est une épée de Damoclès qui plane sur l’investissement et la compétitivité. Le patronat redoute un affaiblissement du tissu économique, une fuite des capitaux et des délocalisations forcées, mettant en péril l’emploi et la croissance en France. Les dirigeants s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme une erreur stratégique, craignant que la France ne se prive des moyens d’investir et d’innover, au détriment de son avenir économique.