
La tension monte dangereusement au large de Gaza. Mercredi, les forces navales israéliennes ont intercepté « plusieurs navires » de la Global Sumud Flotilla, dont celui transportant la célèbre activiste Greta Thunberg. Cette flottille, autoproclamée « mission pacifique et non violente d’aide humanitaire », visait à briser le blocus imposé à Gaza, une zone qualifiée par ses organisateurs de confrontée à la famine et au génocide.
Lancée d’Espagne en septembre, cette initiative désespérée comprenait environ 45 bateaux et des centaines de militants propalestiniens venus de plus de 40 pays. Cependant, l’État hébreu a rapidement sommé les navires de changer de cap, affirmant qu’ils violaient un « blocus naval légal » et s’approchaient d’une « zone de combat active ». Malgré les avertissements, les interceptions ont commencé alors que la flottille s’approchait des côtes de la bande de Gaza.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé l’arrestation de « plusieurs navires » et le transfert des passagers vers un port israélien, assurant que Greta Thunberg et ses compagnons étaient « sains et saufs ». Des images glaçantes ont même montré Greta Thunberg entourée d’hommes armés, récupérant ses effets personnels. Les organisateurs de la flottille, quant à eux, ont dénoncé une « attaque illégale contre des humanitaires non armés », tandis que le Hamas a fustigé un « crime de piraterie et de terrorisme maritime ».
L’interception, jugée illicite par certains experts en droit international en raison du caractère controversé du blocus lui-même, a provoqué une vague d’indignation mondiale. Des manifestations massives ont éclaté en Italie, en Espagne, en Grèce, à Mexico, Buenos Aires, Istanbul et Ankara. La Turquie a même accusé Israël de « terrorisme » et la Colombie a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne. En France, le ministre des Affaires étrangères a appelé Israël à « assurer la sécurité des participants », une position jugée trop timide par certains.
Alors que la flottille affirmait tôt jeudi que 30 bateaux continuaient leur route malgré les « agressions incessantes », le bilan est lourd : plus de 400 militants détenus et une expulsion vers l’Europe en vue. Cet épisode tragique souligne une fois de plus la crise humanitaire abyssale à Gaza, où la population est confrontée à un risque de famine généralisée et un système de santé dévasté.






