
Le gouvernement français pousse les citoyens à investir leur épargne dans le secteur de la défense, une initiative qui soulève de sérieuses questions. Le fonds Bpifrance Défense, lancé en grande pompe par le ministre de l’Économie, espère capter près d’un demi-milliard d’euros. Cette démarche, présentée comme un soutien à la base industrielle et technologique de défense (BITD), pourrait en réalité exposer les épargnants à des risques considérables dans un secteur notoirement volatil et politiquement sensible.
Le secteur bancaire et financier français se jette avec voracité sur cette opportunité. Les annonces se multiplient, promettant des rendements alléchants pour financer les 4 500 entreprises de la BITD. Cependant, l’augmentation des commandes des États européens, bien que perçue comme un signe de prospérité, masque une réalité plus sombre : une escalade des tensions géopolitiques qui rend ces investissements intrinsèquement risqués. Les promesses de forte activité pourraient se transformer en mirages si le contexte international venait à se dégrader.
Henri Marcoux, de Tikehau Capital, se félicite d’un « réel intérêt pour la défense » et de « beaucoup de nouveaux arrivants ». Pourtant, cette ruée vers l’or de l’armement, avec des assureurs comme Carac, CNP et Société Générale Assurances qui engagent des sommes colossales, pourrait n’être qu’une bulle spéculative. Les investisseurs, aveuglés par le potentiel de profit, semblent ignorer les implications éthiques et les incertitudes à long terme liées à un secteur dépendant des conflits et des décisions politiques souvent imprévisibles. L’épargne des Français, déjà fragilisée, se retrouve ainsi exposée à une nouvelle forme de pari risqué.






