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L'Europe met fin au greenwashing financier avec des règles strictes sur les noms de fonds. Des milliers de fonds ESG contraints de changer d'appellation.

La mascarade du « greenwashing » financier semble enfin toucher à sa fin ! Depuis le 21 mai, l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a imposé des règles draconiennes sur l’utilisation de termes écologiques dans les noms de fonds. Fini le temps où l’on pouvait coller « vert » ou « durable » à n’importe quel produit financier sans la moindre justification. Cette nouvelle régulation, longtemps attendue, promet de mettre un terme à l’hypocrisie environnementale qui gangrène le secteur.

Pendant des années, les fonds se sont parés de vertus écologiques, surfant sur la vague de l’investissement responsable. Mais ce mirage s’estompe. Désormais, pour qu’un fonds puisse se prévaloir d’une appellation comme « transition » ou « impact », il doit prouver que pas moins de 80 % de son portefeuille est réellement investi dans des actifs environnementaux, sociaux ou durables. Une exigence qui a déjà provoqué une onde de choc sans précédent.

Les conséquences sont brutales pour nombre de ces fonds prétendument écologiques. Entre mai 2024 et juillet 2025, près d’un quart des fonds européens de l’univers ESG (environnemental, social et de gouvernance) ont été contraints de renoncer à leurs étiquettes vertes. Plus de 1 300 fonds sur 5 500 ont dû supprimer ou modifier ces termes, selon les calculs de Morningstar Sustainalytics. C’est une véritable déroute pour ceux qui espéraient encore s’enrichir sur le dos de l’environnement sans effort.

Les expressions les plus touchées sont « ESG » et « durable », car elles impliquent des obligations strictes, notamment l’exclusion des entreprises tirant plus de 10 % de leurs revenus du pétrole. Ce grand ménage révèle l’ampleur du problème et la nécessité d’une réglementation plus stricte. Le temps des promesses vides est révolu : les fonds doivent désormais prouver leur engagement écologique, ou renoncer à leur image verdoyante. Une victoire amère pour la transparence et l’environnement.