
Alors que les marchés financiers traversent des périodes de forte incertitude, les fonds dits « de performance absolue » sont de plus en plus mis en avant, attirant des encours considérables. Ces produits, censés générer des rendements positifs « quelles que soient l’évolution et les configurations des marchés », voient leurs actifs passer de 213 milliards d’euros fin 2022 à 233 milliards fin août. Pourtant, derrière cette appellation séduisante se cache une réalité bien plus sombre, celle d’une **complexité accrue** et de **frais de gestion souvent exorbitants** qui érodent la rentabilité pour l’investisseur.
Ces fonds se distinguent des placements plus classiques par leur gestion active, dynamique et flexible, permettant aux gérants de modifier radicalement la composition du portefeuille. Une stratégie que l’on présente comme une « parade efficace pour s’immuniser contre les risques des marchés ». Des sociétés comme La Financière de l’échiquier et Lazard Frères Gestion vantent leurs produits, avec des stratégies qui jouent sur une large palette d’actifs, des obligations vertes aux dettes de maturité courte .
Cependant, l’idée selon laquelle ces fonds garantissent une performance positive est largement trompeuse. Le terme « performance absolue » ne doit pas induire en erreur : il ne s’agit en aucun cas d’une combinaison gagnante à tous les coups, et l’investissement comporte toujours un **risque élevé de perte en capital** . Pire encore, plusieurs études ont démontré que de nombreux fonds de cette catégorie ont **échoué à atteindre leurs objectifs**, affichant des pertes significatives, même dans des périodes où ils étaient censés protéger les portefeuilles . Certains géants du secteur ont même été contraints à la liquidation ou à la fusion après des années de sous-performance .
La promesse de « rendements positifs dans toutes les conditions de marché » s’avère souvent être un miroir aux alouettes. Les stratégies sophistiquées, impliquant parfois l’effet de levier ou la vente à découvert, augmentent la complexité et l’opacité pour l’investisseur lambda . Et ce, sans que les résultats ne justifient les **frais de gestion salés**, qui réduisent directement le rendement net de l’investissement . Avant de se laisser séduire par ces placements, une **prudence extrême** est de mise, car la déception pourrait être à la hauteur des espoirs démesurés.







