
La vie politique française s’est engagée sur un toboggan vertigineux, entraînant le pays dans une glissade inquiétante. La réputation internationale s’effrite, l’influence européenne s’amenuise, et l’économie, déjà chancelante, tourne au ralenti. La confiance dans les institutions nationales s’évapore, symptôme d’une crise bien plus profonde qu’il n’y paraît.
L’impasse budgétaire, héritage de décennies d’incurie, a finalement muté en une crise démocratique majeure. L’incapacité à anticiper et à gérer la première a irrémédiablement gangrené la seconde. Aujourd’hui, ces deux impasses se nourrissent mutuellement, piégeant la France dans un cycle sans issue, malgré la valse incessante des premiers ministres.
La renégociation de Sébastien Lecornu, renommé à la hâte, ne vise plus qu’à ralentir une chute inéluctable. L’objectif de stopper cette dégringolade est déjà hors de portée, tous les regards étant tournés vers une élection présidentielle lointaine et incertaine. Cette période se caractérise par un refus collectif d’affronter la réalité. L’exécutif et les partis, paralysés par la tripartition de l’Assemblée nationale, préfèrent les expédients politiciens aux véritables solutions.
Le compromis à tout prix prime, occultant la raison fondamentale du blocage : une inconséquence budgétaire alarmante. Malgré un déficit abyssal et une dette croissante, la seule voie de déblocage envisagée serait de revenir sur une réforme des retraites qui obsède le débat depuis plus de six ans. L’incapacité à trouver des sources d’économies pousse les acteurs politiques à débattre du moindre mal entre une instabilité chronique et le gel de cette réforme cruciale. Le politologue Dominique Reynié l’a amèrement souligné : « gouverner est devenu non seulement l’art d’éviter soigneusement les problèmes […] mais, plus encore, celui de les aggraver dans l’espoir de se maintenir au pouvoir ». La France semble malheureusement s’inscrire parfaitement dans cette sinistre prophétie, les partis politiques continuant de minimiser la contrainte de la dette, repoussant l’échéance fatale à un hypothétique « plus tard ».








