
Alors que la France est plongée dans l’incertitude budgétaire pour 2026, avec un débat public obsédé par le mur de la dette, un autre péril se profile : celui du financement colossal de la transition écologique et de l’autonomie stratégique. Sans des investissements massifs dans l’énergie, l’industrie, le numérique, l’agriculture et la défense, les discours grandiloquents sur notre souveraineté ne seront que des mots creux. Le problème ? Ces efforts nécessitent une part écrasante de fonds publics, rendant l’équation des finances publiques françaises d’une complexité effrayante. La France doit à la fois tracer une voie d’investissements et trouver comment les financer sans provoquer un effondrement de sa dette.
Qu’il s’agisse de dépenses de défense urgentes ou de l’investissement durable dans la transition, l’effort exigé des États est monumental et soulève des questions angoissantes sur la capacité financière des acteurs publics. En 2024, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan a révélé qu’à peine un tiers des investissements bas carbone nécessaires dans le bâtiment et les transports seraient rentables sans un soutien public massif. Dans le même temps, le rapport annuel de l’Institut de l’économie pour le climat estime qu’entre 18 et 52 milliards d’euros de dépenses publiques annuelles supplémentaires seront indispensables d’ici 2030 pour espérer atteindre les objectifs climatiques de la France. La quête d’autonomie stratégique ne fait qu’aggraver ces besoins déjà insoutenables.
Affirmer que la rentabilité « économique » de ces investissements éclipse leur rentabilité financière, ou, comme la Cour des comptes l’a impitoyablement souligné en septembre, que l’inaction coûtera bien plus cher aux finances publiques, prouve leur nécessité mais ne les déclenche pas. Il faut une capacité de financement public que l’État, avec sa dette publique à 114 % du PIB en 2025, ne semble plus en mesure d’assumer sans risque. Les capacités d’emprunt sur les marchés ne sont pas infinies et se dégradent dramatiquement à mesure que la dette enfle, laissant entrevoir un avenir sombre pour la stabilité financière du pays.







