
Contre toute attente, Moody’s a maintenu la note « Aa3 » de la France, offrant un bref répit au gouvernement après une série de revers. Cette décision tranche avec les verdicts accablants de Fitch et S&P, qui ont déjà sabré la note française à « A+ », la reléguant au même rang que des économies bien moins solides comme le Portugal et l’Espagne. Un signe inquiétant, que Moody’s semble ignorer, ou du moins minimiser pour l’instant.
Depuis 2023, l’Hexagone est pris dans une spirale infernale de dégradations. Les agences de notation pointent du doigt une instabilité politique chronique et une incertitude budgétaire grandissante, des maux profonds qui menacent la viabilité à long terme des finances publiques. Le niveau d’endettement atteint des sommets vertigineux : S&P projette un effrayant 121 % du PIB d’ici 2028, bien loin des 112 % de fin 2024. Une trajectoire insoutenable qui risque de plonger le pays dans des difficultés financières encore plus profondes.
Ce n’est pas la première fois que la France frôle le précipice. Les années 2010 avaient déjà vu le pays perdre son précieux « triple A » en 2012, un symbole fort de sa santé économique. Fitch avait emboîté le pas en 2013, citant des inquiétudes majeures concernant la croissance, un chômage persistant et un déficit public incontrôlé, le tout exacerbé par la crise de la dette en zone euro. Dix ans plus tard, les mêmes démons ressurgissent, et la relative indulgence de Moody’s ne masque pas la réalité alarmante d’une économie française sous pression, l’épée de Damoclès de nouvelles dégradations planant toujours.






