
Emmanuel Macron a unilatéralement annoncé la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, une décision qui sera officialisée à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Ce coup d’éclat international, présenté comme relevant de son « domaine réservé », s’avère lourd de conséquences nationales et internationales. La décision, initialement prévue pour juin, avait été reléguée au second plan par la guerre entre l’Iran et Israël, révélant un manque de cohérence alarmant dans la diplomatie française.
Le timing choisi, au cœur de l’été, pour cette annonce précipitée, souligne une tentative désespérée de reprendre la main sur un dossier complexe. Le retour des images de désolation à Gaza, avec une population affamée et le bombardement d’une église catholique, semble avoir contraint le président à agir, non par conviction profonde, mais sous la pression de l’opinion publique et des événements tragiques. Un conseiller de l’Élysée a cyniquement admis que l’« effet symbolique joue évidemment dans le contexte de la guerre de plus en plus scandaleuse et difficile qui est menée à Gaza » , un aveu qui jette une ombre sur la sincérité de la démarche.
Cette initiative, loin de faire consensus, est vivement critiquée. Israël la fustige comme une « récompense de la terreur » et les États-Unis la qualifient d’« imprudente », la jugeant un « camouflet pour les victimes du 7 octobre » . En France, la droite dénonce une décision précipitée qui pourrait donner une légitimité « inespérée » au Hamas et mettre en danger les civils israéliens et palestiniens . Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a d’ailleurs qualifié cette annonce de « faute morale, erreur diplomatique et danger politique » . Une décision qui, malgré son ambition affichée de relancer le processus de paix, risque surtout d’attiser les tensions et de compromettre davantage une solution déjà lointaine.