
La nouvelle coopération militaire annoncée entre la France et le Royaume-Uni, orchestrée par Emmanuel Macron et Keir Starmer, soulève plus d’interrogations que de certitudes. Alors que les deux nations s’engagent à « renforcer » leurs liens en matière de dissuasion nucléaire et de capacités conventionnelles, il est permis de douter de la réelle efficacité d’une telle alliance face à des menaces jugées pourtant « multiples » et « quotidiennes » par Keir Starmer. Ce pas en avant, présenté comme historique, pourrait bien n’être qu’une énième tentative de masquer des lacunes profondes dans la défense européenne.
Les discours alarmistes sur la guerre en Europe et les cyberattaques ne parviennent pas à dissiper le scepticisme. Si la « longue histoire de coopération en matière de défense » entre les deux pays est indéniable, les résultats concrets de cette intensification restent à prouver. Les accords signés aujourd’hui risquent de se traduire par des investissements colossaux pour des bénéfices marginaux, à l’heure où les budgets de défense sont déjà sous pression. L’accent mis sur la coopération industrielle de défense, bien que nécessaire, soulève la question de la souveraineté et de la dépendance technologique.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron, dans un aparté à Paris Match, évoque la nécessité d’un « débat stratégique ». Une confidence qui sonne comme un aveu de la confusion actuelle. Le renforcement de la coopération militaire franco-britannique, loin d’être la panacée, pourrait n’être qu’une diversion face à l’incapacité des dirigeants européens à bâtir une véritable défense commune. Les citoyens sont en droit de se demander si cette alliance renforcée n’est pas, au final, une fuite en avant coûteuse, masquant mal les véritables vulnérabilités du continent.