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Le choix de François Provost comme PDG de Renault, un homme de l'ombre issu de l'interne, suscite l'incertitude après le départ de Luca de Meo, interrogeant sur l'audace du groupe face aux défis du marché.

Le conseil d’administration de Renault s’apprête à entériner une décision qui laisse perplexe : la nomination de François Provost, un homme de l’ombre issu des rangs internes, au poste de PDG. Moins d’un mois après le départ précipité de Luca de Meo pour Kering, cette promotion interne soulève des questions. Le choix d’un « pur produit maison » plutôt que d’un profil externe plus aguerri comme Maxime Picat, pourtant fraîchement parti de Stellantis et pressenti pour le poste, interroge sur la véritable ambition de la marque au losange.

François Provost, 57 ans, actuellement directeur des achats et des affaires publiques, a certes un parcours international. Entré chez Renault en 2002, il a baroudé au Portugal, en Russie, et a même dirigé Samsung Motors en Corée. Mais cette expérience suffira-t-elle à piloter le géant automobile dans une période aussi tumultueuse ? Tandis que Denis Le Vot continue de faire briller Dacia avec des résultats impressionnants, la décision de propulser un spécialiste des partenariats et des affaires publiques à la tête de Renault pourrait sembler audacieuse, voire risquée. Le marché attend des signaux forts, et non une simple continuité.

Le 15 juillet 2025, Duncan Minto, le directeur financier, a été nommé PDG par intérim, soulignant l’urgence et le flou autour de cette succession. Avec les défis colossaux qui attendent l’industrie automobile – transition énergétique, concurrence féroce, et incertitudes économiques – la prudence du conseil d’administration pourrait être perçue comme un manque d’audace. La passation de pouvoir de Luca de Meo, qui a pourtant contribué au redressement du groupe en moins de cinq ans, laisse un vide que cette nomination interne pourrait peiner à combler aux yeux des investisseurs et du public.