
La capitale américaine, Washington D.C., a été le théâtre d’une démonstration de force alarmante mardi soir, avec le déploiement de la Garde Nationale. Cette mobilisation, ordonnée par Donald Trump, prétendument pour «lutter contre la criminalité et le vagabondage», suscite une controverse grandissante et met en lumière une tension palpable entre le pouvoir fédéral et les autorités locales. Cinq blindés Humvee et une dizaine de réservistes non armés sont apparus sur le National Mall, un spectacle inattendu pour les touristes et les habitants.
Malgré la disparition rapide des troupes à la nuit tombée, le Pentagone a confirmé une augmentation des effectifs dans les jours à venir, avec un déploiement potentiel de 800 réservistes. Cette mesure, bien que présentée comme un moyen de rétablir l’ordre, est perçue par beaucoup comme un symbole inquiétant de l’emprise présidentielle sur le District de Columbia, dépourvu du statut d’État. Pour Trump, il s’agit clairement d’un message aux grandes villes américaines, souvent dirigées par des démocrates.
Plus préoccupante encore est la fédéralisation, pour une durée de 30 jours, de la Metropolitan Police, désormais sous l’autorité du directeur de la DEA, Terry Cole. Cette décision drastique, qualifiée d’« illégale » par le procureur général Brian Schwalb, renforce le contrôle fédéral sur la ville. Des agents de diverses agences fédérales ont déjà été aperçus dans les rues, témoignant d’une présence accrue et autoritaire du gouvernement central.
La maire de Washington, Muriel Bowser, a vivement critiqué cette «ingérence fédérale» et ce «dénigrement» du travail des autorités locales, affirmant que Washington n’est pas une «ville dégoûtante» ou un repaire de «voyous et punks». Elle a qualifié le déploiement d’«autoritaire» et a appelé les habitants à «protéger leur autonomie administrative». Cette crise révèle une fracture profonde et une lutte de pouvoir dont les conséquences pour les citoyens de la capitale fédérale restent incertaines.