
La Société des journalistes (SDJ) de l’Agence France-Presse (AFP) a lancé un cri d’alarme glaçant : ses derniers reporters à Gaza sont sur le point de mourir de faim. Après plus de vingt et un mois de conflit dévastateur, les conditions de vie dans l’enclave palestinienne ont atteint un point de non-retour, où même un salaire ne garantit plus la survie.
Depuis le retrait de ses journalistes titulaires courant 2024, l’AFP s’appuie sur une poignée de pigistes – une rédactrice, trois photographes et six vidéastes. Ces individus, les seuls à pouvoir encore documenter la catastrophe en cours, sont désormais confrontés à une faim insoutenable et à des prix exorbitants pour la moindre denrée. L’accès à la presse internationale est systématiquement bloqué depuis près de deux ans, laissant ces courageux reporters comme les uniques témoins d’une horreur ignorée.
Le témoignage de Bashar, photographe pigiste de l’AFP depuis 2010, est un aperçu terrifiant de cette réalité. Le 19 juillet, il a posté sur Facebook : « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler ». Sa situation, tout comme celle d’Ahlam, une autre journaliste basée au sud de Gaza, est symptomatique d’une population entière piégée par la famine et le dénuement.
Malgré les salaires versés par l’AFP, l’effondrement du système bancaire et l’absence quasi totale de produits à acheter rendent ces fonds dérisoires. Les journalistes de l’AFP craignent le pire, car la situation ne cesse de s’aggraver. C’est une tragédie sans précédent pour l’agence, qui n’avait jamais vu un collaborateur mourir de faim en plus de 80 ans d’existence. Une sombre perspective qui réclame une intervention immédiate pour éviter le pire.