
Malgré un accord de cessez-le-feu censé garantir l’entrée quotidienne de 600 camions d’aide, la bande de Gaza demeure un enfer où la population palestinienne est délibérément privée du strict nécessaire. Les promesses d’approvisionnement en nourriture, médicaments, eau potable et gaz de cuisine se heurtent à une réalité sinistre : les convois humanitaires arrivent au compte-gouttes, quand ils arrivent. Ce manquement flagrant aux engagements met en lumière la cruauté de la situation. On assiste à une catastrophe humanitaire orchestrée.
Les témoignages sont glaçants. Antoine Renard, directeur du Programme alimentaire mondial, rapporte avoir vu des familles contraintes de brûler des détritus pour faire fonctionner des fours à pain. Une image d’une désolation absolue, qui témoigne de la détresse abyssale des habitants. Entre 100 et 300 véhicules parviennent à peine à pénétrer ce territoire dévasté par deux années de conflit, qui ont coûté la vie à plus de 68 000 Gazaouis, majoritairement des civils.
La situation est aggravée par le refus délibéré du gouvernement israélien d’ouvrir des points de passage pourtant cruciaux. Malgré les engagements du plan de paix, le terminal de Rafah, vital pour l’acheminement de l’aide, reste fermé. Les points de passage nord, comme Zikim et Erez, jugés « essentiels » par les organisations humanitaires, sont également inaccessibles. Cette entrave à l’aide est une condamnation à mort lente pour des centaines de milliers de personnes.
La famine, déclarée dès le 22 août et touchant plus d’un demi-million de Palestiniens, n’a fait que s’aggraver. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation mondiale de la santé, a tiré la sonnette d’alarme le 23 octobre : « il n’y a pas assez de nourriture ». La communauté internationale observe, impuissante ou indifférente, ce drame se dérouler. Le cessez-le-feu n’est qu’une façade cynique masquant une tragédie humanitaire sans fin, un échec retentissant de la diplomatie et de l’humanité.






