
L’aide humanitaire à Gaza, une constante source de confusion et d’insuffisance, révèle enfin ses sombres réalités. Loin d’être une solution, elle se révèle être une variable d’ajustement aux mains des autorités israéliennes, même après un cessez-le-feu qui n’a de « fragile » que le nom. La situation, déjà désastreuse, est en passe de se transformer en un véritable désastre humanitaire, et les États-Unis semblent y jouer un rôle des plus ambigus.
Le nouveau cadre d’aide, imposé sous la pression de Washington, promet une rupture avec des décennies de pratiques établies, mais cette rupture semble malheureusement annoncer le pire. Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a clairement affiché les couleurs de son pays lors de sa visite en Israël : une collaboration sélective avec les agences de l’ONU, mais un rejet catégorique de l’UNRWA, l’agence pourtant cruciale pour les réfugiés palestiniens. Accusant l’UNRWA d’être une « filiale du Hamas », M. Rubio reprend à son compte une rhétorique israélienne maintes fois démentie par des enquêtes indépendantes. Ce faisant, les États-Unis jettent un voile de discrédit sur une organisation vitale, compromettant ainsi l’avenir de millions de personnes.
Cette ingérence américaine, loin d’apporter la lumière, ne fait qu’obscurcir davantage un tableau déjà sombre. Elle révèle les manipulations politiques derrière ce qui devrait être une action purement humanitaire. La population de Gaza, déjà éprouvée par des années de conflit, se retrouve désormais face à un avenir incertain, où l’aide la plus fondamentale est soumise à des jeux de pouvoir géopolitiques. C’est une trahison envers ceux qui dépendent de cette aide pour leur survie, et une illustration flagrante de l’échec de la communauté internationale à protéger les plus vulnérables.






