
L’ombre des bulldozers israéliens, des mastodontes de plusieurs dizaines de tonnes, plane sur Gaza. Ces engins, des modèles D9 de Caterpillar blindés en Israël, sont devenus le symbole macabre d’une stratégie de destruction sans précédent. En première ligne des assauts, ils ne se contentent plus de sécuriser l’avancée des troupes, mais s’érigent en instruments d’un anéantissement systématisé du territoire. Cette militarisation du paysage est en train de redéfinir la guerre moderne, laissant un sillage de ruines et de questions troublantes sur les intentions réelles de l’armée israélienne.
Les preuves abondent, notamment à travers des vidéos authentifiées, montrant des soldats israéliens aux commandes de ces D9, transformant des terres agricoles en déserts, détruisant des silos et réduisant en poussière des habitations entières. Ces scènes de dévastation massive sont loin d’être accidentelles. Des soldats, parfois érigés en héros sur les plateaux télévisés israéliens, se vantent de l’ampleur de leurs destructions. Avraham Zarviv, l’un des plus connus d’entre eux, affirme détruire « cinquante bâtiments par semaine », allant jusqu’à revendiquer une refonte de la « doctrine militaire de Tsahal ».
Ce cynisme affiché révèle une dimension inquiétante : certains commandants reconnaissent ouvertement avoir rendu des quartiers entiers inhabitables, rendant tout retour des populations palestiniennes impossible. Une telle approche soulève des interrogations fondamentales sur les objectifs réels de l’armée israélienne. Est-ce une simple question de tactique ou s’agit-il d’une manœuvre délibérée visant à remodeler le paysage gazaoui de manière irréversible ? La proportionnalité de ces opérations est sérieusement remise en question au regard du droit humanitaire international.
La transformation de Gaza en champ de ruines, orchestrée par ces bulldozers, marque un tournant brutal dans la guerre contemporaine. Ces engins ne sont plus de simples outils logistiques ; ils incarnent désormais une politique de terre brûlée, dont les conséquences humaines et géopolitiques s’annoncent dramatiques. Le monde observe, impuissant, la destruction d’une enclave déjà fragilisée, et l’usage de ces machines devient un symbole glaçant de la violence du conflit.






