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La crise humanitaire à Gaza est devenue "alarmante et mortelle" selon un rapport de l'IPC. Les largages aériens, coûteux et inefficaces, prouvent l'échec d'une aide terrestre pourtant indispensable.

Un rapport accablant du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) vient de jeter une lumière crue sur la situation désastreuse à Gaza, déclarant que la crise humanitaire a désormais atteint un « tournant alarmant et mortel ». Alors que la famine s’installe, les largages aériens, présentés comme une bouée de sauvetage, se révèlent être une solution aussi coûteuse qu’inefficace, et pire encore, dangereuse. Loin d’inverser la catastrophe, ces opérations sont une preuve flagrante de l’incapacité à acheminer une aide vitale par les voies terrestres, pourtant bien plus logiques et sûres.

Malgré l’autorisation tardive d’Israël, les efforts de parachutage de vivres par la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni, bientôt rejoints par la France, ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan de besoins. Le rapport de l’IPC souligne avec force que ces largages ne suffiront jamais à contenir l’ampleur de la misère. Le contraste est saisissant : des camions d’aide attendent désespérément de franchir les frontières, tandis que des largages coûteux et précaires sont privilégiés, témoignant d’une gestion calamiteuse de la crise.

Le chaos au sol est une conséquence directe de cette méthode désespérée. Les parachutes tombant du ciel déclenchent des scènes de violence et de bousculade, où la survie dépend désormais de la capacité à se battre pour quelques denrées. Des familles entières, comme celle d’Ismaïl Al-Aqraa, sont contraintes de risquer leur vie, se jetant à la mer pour récupérer ce que les eaux ont épargné. « La plupart des denrées tombées dans la mer sont perdues », déplore-t-il amèrement. Pendant ce temps, les autorités françaises se contentent de vagues promesses de « prendre la plus grande précaution », alors que la réalité sur le terrain est un enfer où l’aide arrive au compte-gouttes, souvent inutilisable. La famine provoquée par l’homme ne peut être résolue que par une volonté politique, et non par des expédients cyniques.