La bande de Gaza est au bord du gouffre. Un nouveau rapport de l’IPC révèle que le « pire scénario de famine est en cours » dans le territoire palestinien, ravagé par près de vingt-deux mois d’offensive israélienne. Une conclusion effrayante qui confirme l’ampleur de la catastrophe : la crise humanitaire a atteint un « tournant alarmant et mortel ».
Les chiffres sont glaçants : plus de 20 000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë, dont plus de 3 000 cas sévères, entre avril et la mi-juillet. Au moins seize enfants de moins de cinq ans sont morts depuis le 17 juillet, des victimes silencieuses de cette catastrophe qui s’aggrave de jour en jour. Les largages aériens, présentés comme une solution, sont en réalité un pansement dérisoire sur une plaie béante : plus coûteux, moins efficaces et bien plus dangereux que l’acheminement routier, ils ne suffiront jamais à inverser la tendance.
Malgré les déclarations israéliennes sur les aides distribuées, la réalité du terrain est toute autre. L’ONU réclame désespérément 500 à 600 camions par jour pour répondre aux besoins vitaux, tandis que les mesures actuelles restent désespérément insuffisantes. « Une personne sur trois passe plusieurs jours sans rien manger », un constat qui devrait ébranler les consciences, mais qui semble n’avoir que peu d’impact sur les décisions politiques.
En mai, l’IPC avait déjà classé 93 % des habitants de Gaza en situation de « crise », dont des centaines de milliers en urgence ou en catastrophe. Aujourd’hui, la situation est pire. L’inaction entraînera des « morts massives » dans une grande partie de la bande de Gaza. Pendant ce temps, les déclarations officielles continuent de nier la famine, une déconnexion brutale avec la réalité vécue par des millions de personnes. La « pause tactique » annoncée par Israël n’est qu’un leurre, l’offensive se poursuivant sans relâche, scellant le sort d’une population à l’agonie.
