
Outre les bombes et les balles, un nouvel ennemi insidieux ravage Gaza : la famine. Après vingt-et-un mois de conflit impitoyable mené par l’armée israélienne, les habitants de la bande de Gaza font face à une souffrance inouïe. Les images déchirantes d’enfants au corps décharné, aux yeux enfoncés, inondent les hôpitaux de l’enclave, témoins macabres d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Ce fléau se manifeste également par les visages émaciés des journalistes toujours sur le terrain et les silhouettes s’effondrant d’épuisement dans les rues.
La Société des journalistes (SDJ) de l’Agence France-Presse a lancé un cri d’alarme le 21 juillet, largement relayé, pour dénoncer la détresse de ses correspondants à Gaza. Le témoignage du photographe principal de l’agence, Bashar, 30 ans, est glaçant : il vit désormais au milieu des décombres de sa maison à Gaza, avec pour seul confort quelques coussins. Son propre frère s’est effondré dans la rue, victime de la faim, et Bashar lui-même n’a plus la force de travailler. La SDJ de l’AFP est catégorique : « Sans intervention immédiate, les derniers reporters de Gaza vont mourir. »
Cette situation intolérable met en lumière l’échec cuisant de la communauté internationale à protéger les civils et les travailleurs humanitaires. Tandis que le monde observe, la bande de Gaza est en train de basculer dans une crise humanitaire abyssale. La faim, silencieuse mais dévastatrice, s’ajoute aux horreurs de la guerre, menaçant de décimer ce qui reste de la population et d’étouffer les dernières voix capables de témoigner de ce drame. L’urgence est absolue, mais l’indifférence semble prévaloir, laissant présager un avenir sombre pour cette région martyrisée.