
L’hôpital Nasser est le théâtre d’une scène d’une barbarie inouïe. Des familles gazaouies, le visage marqué par le désespoir, sont contraintes d’identifier les restes macabres de leurs proches. Des corps en état de décomposition avancée, souvent démembrés et méconnaissables, leur sont présentés sur un écran. C’est l’épouvantable réalité de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit la restitution de 400 dépouilles palestiniennes en échange d’otages israéliens.
Le silence pesant de la salle d’attente est brisé par des sanglots étouffés, des gémissements et des prières murmurées. Une torture psychologique imposée à ces familles endeuillées, obligées de sonder l’horreur pour reconnaître les leurs. L’État hébreu, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, livre ces corps sans aucune identification, sans la moindre information sur les circonstances de leur mort. Une absence de considération glaçante pour la dignité humaine.
Cette situation intolérable souligne le chaos et la brutalité d’un conflit qui continue de broyer des vies. Les familles sont laissées à elles-mêmes face à l’indicible, sans soutien ni explication, dans une bande de Gaza où la presse internationale reste bannie, empêchée de témoigner de ces atrocités. Le monde ferme les yeux sur une tragédie qui se déroule dans l’ombre, exacerbant la souffrance d’un peuple déjà lourdement éprouvé.






