
La déclaration du chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, affirmant que la « ligne jaune » de démarcation à Gaza serait la « nouvelle frontière », semble jeter une ombre menaçante sur les espoirs de paix. Cette annonce, faite devant des réservistes, dépeint cette ligne comme une « ligne de défense avancée » et une « ligne d’attaque », soulignant une posture qui ne présage rien de bon pour une résolution pacifique du conflit. L’idée d’une nouvelle frontière tracée unilatéralement, même sous couvert de sécurité, ne peut qu’alimenter les tensions et perpétuer le cycle de la violence dans une région déjà dévastée.
Ce revirement apparent intervient alors même que l’accord de trêve avec le Hamas prévoyait un retrait progressif des troupes israéliennes de la bande de Gaza. La « ligne jaune » devait marquer la première étape de ce retrait, suite au cessez-le-feu du 10 octobre. Cependant, les récentes déclarations suggèrent une interprétation bien différente de cet accord, transformant une étape de désengagement en une consolidation territoriale. Cette manipulation de la terminologie et des faits ne fait qu’affaiblir la confiance et détruire les fondations déjà fragiles des négociations de paix.
Le plan de retrait proposé par la Maison Blanche en septembre, qui prévoyait un désengagement limité après la libération des otages, puis un retrait plus substantiel avec l’arrivée d’une « force internationale de stabilisation », semble aujourd’hui pure chimère. Les contours vagues de cette force et l’hypothèse incertaine d’un désarmement du Hamas ont toujours été des points faibles, désormais exploités pour justifier des décisions unilatérales. La promesse d’un troisième retrait, à un délai indéterminé, tout en conservant le contrôle des frontières, révèle une volonté de maintenir une emprise sur l’enclave palestinienne, contredisant tout véritable effort de paix. La « ligne jaune » se révèle ainsi être moins une frontière de paix qu’un nouveau front dans un conflit sans fin, menaçant de plonger la région dans un chaos encore plus profond.






