
Malgré les alertes répétées de l’ONU sur un risque de famine généralisée à Gaza, un organisme israélien, le Cogat, ose affirmer qu’il n’y a « aucun signe de malnutrition généralisée ». Une déclaration qui sonne comme un déni brutal de la réalité sur le terrain, où des milliers de vies sont en jeu. Alors que les organisations humanitaires et sanitaires tirent la sonnette d’alarme, la rhétorique officielle tente de minimiser une crise humanitaire des plus sombres.
Le Cogat, dépendant du ministère de la Défense israélien, a publié un rapport contredisant les chiffres du Hamas, pourtant alarmants. Selon eux, les décès rapportés par le ministère de la santé à Gaza, administré par le Hamas, seraient « sans rapport avec le statut nutritionnel ». Une analyse « au cas par cas » qui suggère que les victimes souffraient de « conditions médicales préexistantes ». Cette tentative de discréditer les données soulève de sérieuses questions sur la volonté de reconnaître l’ampleur du désastre humanitaire.
Le Hamas, de son côté, dénonce une « tentative désespérée de camoufler un crime documenté au niveau international : la famine systématique » de la population gazaouie. La situation est d’une gravité sans précédent, et le blocus de l’aide humanitaire ne fait qu’aggraver la tragédie. Le territoire palestinien, totalement dépendant de l’aide extérieure, est au bord du gouffre, avec des conséquences dévastatrices pour des millions de personnes.
Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont édifiants : 148 personnes mortes des effets de la malnutrition depuis janvier, et près de 12 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë en juillet – un record. Le Programme alimentaire mondial (PAM) dresse un tableau tout aussi sombre : « plus d’un tiers de la population ne mange pas pendant plusieurs jours d’affilée ». Une catastrophe humanitaire se déroule sous nos yeux, et les tentatives de la minimiser ne font qu’ajouter à l’indignation générale.