
Des milliers de Palestiniens, épuisés et désespérés, ont entamé un exode chaotique vers le nord dévasté de la bande de Gaza, un simulacre de retour après deux années d’un conflit impitoyable. L’annonce d’un cessez-le-feu, loin d’apporter la paix, semble plutôt précipiter la population dans une incertitude angoissante, confrontée à des ruines et à des menaces persistantes. L’espoir d’une vie meilleure s’évapore face à l’ampleur de la destruction.
Alors que certains regagnent les squelettes de leurs anciennes habitations à Khan Younès, le sentiment général est un mélange amer de soulagement et de résignation. «Cela fait deux ans que nous sommes déplacés, vivant sur les trottoirs, sans abri, ni endroit où loger. Je veux juste rentrer chez moi», confie Areej Abou Saadaeh, 53 ans, une résidente de Gaza. Un retour à la normale est illusoire ; le retour se fait vers un néant, un désastre humanitaire toujours plus profond.
Les images déchirantes de ces milliers de personnes, fuyant la désolation pour retrouver encore plus de décombres, témoignent de l’échec cuisant des efforts de paix. Les autorités locales estiment à près de 200 000 le nombre de personnes ayant rejoint le nord, une zone que l’armée israélienne qualifie toujours d’«extrêmement dangereuse». Une tromperie tragique pour ces familles qui cherchent désespérément un refuge.
Le cessez-le-feu, loin de marquer la fin des souffrances, n’est qu’une pause précaire. Les secouristes, profitant de ce répit fragile, ont déjà exhumé des dizaines de corps, révélant l’ampleur macabre des pertes humaines. Gaza est un champ de ruines, une poudrière prête à exploser à nouveau, où l’avenir de millions d’individus reste suspendu à un fil, menacé par la violence et la destruction incessante.






