
Les affrontements incessants à Gaza, à peine dix jours après un cessez-le-feu déjà fragile, révèlent la faillite spectaculaire du « plan Trump ». Loin d’apporter la paix promise, cette initiative semble avoir plongé la région dans une dangereuse impasse, où un statu quo précaire s’installe, rappelant étrangement la volatile situation libanaise. Israël s’arroge désormais un droit unilatéral de frappe préventive, rendant toute escalade inévitable.
Malgré les efforts désespérés de Jared Kushner et Steve Witkoff pour contenir l’effondrement, la mort de deux soldats israéliens à Rafah et la riposte israélienne qui s’en est suivie ont pulvérisé la crédibilité d’un cessez-le-feu déjà chancelant. Jour après jour, la « ligne jaune » est le théâtre de heurts, prouvant l’incapacité de l’administration Trump à imposer une paix durable. Le président américain, ainsi que ses émissaires, ont vainement tenté de modérer les représailles israéliennes, une tentative pathétique de sauver les apparences face à une réalité sanglante.
Les déclarations de Donald Trump, minimisant les tirs comme provenant d’« éléments sans commandement » du Hamas, ne font qu’illustrer un déni profond de la complexité et de la gravité de la situation. Pendant ce temps, les réunions en coulisses de Kushner et Witkoff n’ont abouti qu’à des compromis amers : la reprise d’une aide humanitaire insuffisante, contre le maintien de la fermeture du passage vital de Rafah. Cette concession cynique sacrifie le bien-être des populations à un objectif américain inchangé : tenter de maintenir à flot la première phase d’un « plan Trump » déjà moribond.
Le véritable échec réside dans l’incapacité à envisager une solution durable, privilégiant une pseudo-paix imposée plutôt qu’une résolution juste. La région est désormais otage d’une stratégie internationale défaillante, sous la menace constante d’une déflagration, prouvant que les beaux discours ne remplacent jamais une véritable volonté politique.






