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La reconnaissance de l'État palestinien par la France et d'autres pays est perçue comme un geste dérisoire par les habitants de Gaza, en plein génocide. Une moquerie cruelle qui arrive bien trop tard.

Dans les ruines de Gaza, où la vie a été pulvérisée par les bombes israéliennes, l’annonce de la reconnaissance d’un État palestinien par la France et une dizaine d’autres pays ce lundi 22 septembre n’est qu’une moquerie amère. Les Palestiniens, anéantis par le chagrin et la perte, perçoivent la portée politique et symbolique de cette initiative comme dérisoire, voire inexistante, face à l’horreur quotidienne qu’ils endurent. Après avoir vu leurs familles massacrées et leurs maisons réduites en cendres par l’armée israélienne, après des déplacements forcés incessants, culminant avec l’exode massif de Gaza-Ville, ils expriment une colère profonde contre une communauté internationale jugée passive ou complice depuis deux ans de ce conflit dévastateur.

Pour eux, ce geste diplomatique arrive bien trop tard et sonne creux, alors même qu’une commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a officiellement qualifié les actions d’Israël de « génocide ». Le Dr Hani Badrane, cardiologue ayant tout perdu – sa famille, son travail, son statut scientifique – et désormais réfugié dans le camp d’Al-Mawassi à Khan Younès, témoigne de cette désillusion. « Vous, la France, vous, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, vous êtes silencieux depuis deux ans, vous n’avez rien dit, vous n’avez rien fait. Que signifie reconnaître l’État palestinien ? Et que vais-je en tirer en tant que citoyen ? Cette reconnaissance me rendra-t-elle ma famille ? Mon travail ? » s’interroge-t-il, un sentiment partagé par de nombreux habitants de Gaza.

Cette reconnaissance, bien que saluée par certains comme un renforcement de la légitimité palestinienne, est perçue par beaucoup comme une mesure symbolique sans impact concret sur leur survie. Alors que l’armée israélienne continue son avancée et détruit des quartiers entiers, le besoin pressant des Palestiniens est la fin des massacres et une chance de simplement continuer à vivre, loin des déclarations jugées vaines. Les habitants de Gaza attendent des actions concrètes, telles qu’un embargo sur les armes, plutôt que des gestes diplomatiques tardifs qui ne changent rien à la réalité de leur souffrance indicible.