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L'organisation Reporters sans frontières (RSF) dénonce avec fureur l'assassinat d'Anas al-Sharif, journaliste d'Al Jazeera à Gaza, abattu par l'armée israélienne. RSF exige une action internationale immédiate pour faire cesser ces exactions et met en lumière les tactiques de diffamation employées par Israël.

L’organisation de défense de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a exprimé sa « colère » face à l’assassinat revendiqué par l’armée israélienne du journaliste d’Al Jazeera, Anas al-Sharif, dans la bande de Gaza. Cette tragédie survient après une série de frappes dévastatrices dimanche soir, poussant RSF à exiger une « action forte de la communauté internationale pour stopper Israël ».

Anas al-Sharif, âgé de 28 ans et considéré comme l’un des journalistes les plus célèbres de la bande de Gaza, était la « voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens », selon le communiqué de RSF. Sa mort s’ajoute à celle de quatre autres journalistes d’Al Jazeera, Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa, tués lors de la même frappe. Au total, près de 200 journalistes auraient péri dans ce conflit depuis le 7 octobre 2023, un bilan terrifiant qui soulève des questions sur la liberté de la presse dans la région.

L’armée israélienne, dans une tentative de justification lamentable, a qualifié Anas al-Sharif de « terroriste » et de « chef d’une cellule terroriste au sein du Hamas », responsable de la préparation d’attaques. Des allégations que RSF réfute avec virulence, dénonçant un « procédé connu et déjà éprouvé » par l’armée israélienne, notamment contre les journalistes d’Al Jazeera, et formulées « sans preuves » tangibles. Cette tactique de diffamation a déjà été utilisée, comme en témoignent les assassinats d’Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi le 31 juillet 2024, également qualifiés de « terroristes » après leur mort.

Face à cette escalade intolérable, RSF a de nouveau appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, arguant de la résolution 2222 de 2015 sur la protection des journalistes en période de conflit armé. L’ONG a déjà déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre présumés commis par l’armée israélienne contre des journalistes à Gaza, des démarches qui, espérons-le, briseront l’impunité scandaleuse qui règne.