
Le gouvernement israélien, avec une audace déconcertante, promeut la relocalisation forcée des habitants de Gaza pour transformer la bande de terre en une destination touristique de luxe. Une vision dystopique, révélée par la ministre des Sciences et des Technologies, Gila Gamliel, qui, dans un post sur X, a partagé une vidéo générée par intelligence artificielle. On y voit un Donald Trump jubilant aux côtés de Benyamin Netanyahou, célébrant la « reconstruction » de Gaza, où les ruines laisseraient place à des immeubles flamboyants et des habitants fantoches festoyant sur des plages. « C’est nous ou eux », assène la ministre du Likoud, résumant une idéologie glaçante qui nie toute humanité à la population locale. Ce délire architectural fait écho aux fantasmes de Donald Trump, qui imaginait déjà une Gaza reconstruite, ornée de gratte-ciel à son nom et inondée de dollars, un scénario digne d’un cauchemar.
La justification de cette entreprise sinistre est détaillée dans un « plan d’immigration volontaire » prônant l' »évacuation humanitaire volontaire des civils vers d’autres pays ». Une formule édulcorée pour masquer un nettoyage ethnique, présenté comme une solution miracle pour « réduire les pertes civiles », « gagner du temps militaire » et, le comble de l’horreur, procéder à une « dénazification » de la population. Le directeur du Mossad lui-même aurait sollicité l’aide des États-Unis pour convaincre des pays comme l’Éthiopie, l’Indonésie ou la Libye d’accueillir des centaines de milliers de Palestiniens de Gaza. Une véritable course à la déportation est en marche.
Depuis janvier, l’idée d’une « émigration volontaire » des Gazaouis est martelée par le gouvernement israélien. Bezalel Smotrich, ministre des Finances et figure de l’extrême droite, ne cache pas son objectif : réduire la population arabe de Gaza à quelques centaines de milliers pour transformer radicalement le « discours du jour d’après ». Donald Trump, toujours lui, s’était déjà montré enthousiaste à l’idée de « réinstaller ces gens de façon permanente » en Jordanie et en Égypte, dans de « belles maisons où ils peuvent être heureux ». Une vision paternaliste et méprisante qui ignore la légitimité du droit au retour.
Le cynisme atteint son paroxysme avec l’organisation d’une réunion publique à la Knesset, intitulée « La Riviera à Gaza : de la vision à la réalité ». Daniella Weiss, une figure controversée du mouvement des colons, y a présenté un plan ahurissant : créer deux villes à Gaza, construire des logements pour 1,2 million de Juifs et développer des complexes touristiques et commerciaux. « Nous occuperons Gaza et en ferons une partie inséparable de l’État d’Israël », a martelé Smotrich. Un aveu brutal d’annexion et de dépossession, masqué derrière le glamour fallacieux d’une « Riviera » bâtie sur les cendres d’une population chassée.