
Après des décennies de silence, une lueur d’espoir vacille dans le sordide dossier des cold cases. La généalogie génétique d’investigation, technique encore marginale en France, a permis au FBI de lever le voile sur la disparition de Susan Mann, volatilisée à Long Island en 1980. Mais cette avancée technologique est-elle réellement une victoire, ou le triste rappel d’un échec cuisant de la justice ?
Le corps d’une jeune femme, initialement retrouvée dans une benne à ordures en 1982, vient d’être identifié comme étant celui de Susan Mann. Elle n’avait que 15 ans lorsqu’elle a quitté son domicile en mai 1980. Pendant des années, elle fut une simple « Jane Doe », son corps anonyme et son histoire enfouie. C’est seulement après l’exhumation de ses restes en 2023 et l’analyse de son ADN que le programme de généalogie d’investigation du FBI a pu, enfin, établir un lien avec sa famille. Une lenteur accablante pour un dénouement qui arrive bien trop tard pour ceux qui l’attendaient le plus.
Selon le détective Stephen Fitzpatrick, Susan aurait disparu alors qu’elle cherchait le portefeuille de sa sœur à vélo. Retrouvée dans une benne, vêtue des mêmes habits que le jour de sa disparition, elle portait encore ses bijoux, écartant ainsi le mobile du vol. Mais le véritable mobile du crime, lui, demeure un mystère glaçant. Malgré cette identification, l’enquête est loin d’être close, et le meurtrier court toujours, impuni.
Si les experts saluent cette « nouvelle arme » contre l’oubli des affaires non résolues, la douleur de la famille Mann est palpable. Les parents de Susan sont décédés sans jamais savoir ce qu’il était advenu de leur fille. Un cruel rappel que même les avancées technologiques les plus spectaculaires ne peuvent réparer le temps perdu et l’absence de justice opportune. La police offre désormais une récompense de 25 000 dollars, un maigre lot de consolation face à une attente insupportable et une tragédie qui aurait pu être évitée plus tôt.






