Le quotidien Le Monde impose une limitation frustrante à ses abonnés : impossible de lire simultanément sur plusieurs appareils. Un message d’erreur lapidaire, « Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil », coupe brutalement l’accès aux articles. Cette politique archaïque, digne d’une autre époque, contraint les utilisateurs à une gymnastique numérique pénible.
La promesse de l’information en continu se heurte à une réalité désolante : un seul écran à la fois. Si vous tentez de consulter un article sur votre ordinateur après l’avoir lu sur votre téléphone, le système vous rejette sans ménagement. Le message incite à cliquer sur « Continuer à lire ici », transférant alors l’alerte à l’autre appareil. Une solution temporaire qui ne résout en rien le problème de fond et révèle une déconnexion flagrante avec les habitudes de consommation de l’information moderne.
Cette restriction soulève de sérieuses questions sur la valeur ajoutée de l’abonnement numérique. À l’ère du multiappareil et de la mobilité, une telle contrainte paraît non seulement dépassée, mais carrément punitive. Les abonnés paient pour un service qui leur est artificiellement limité, générant plus de frustration que de fidélité. Le quotidien, réputé pour son sérieux, semble ignorer les standards de l’expérience utilisateur numérique.
En cas d’utilisation non autorisée du compte, la seule parade proposée est de modifier son mot de passe. Une solution rudimentaire qui incombe la responsabilité de la sécurité à l’utilisateur, plutôt que de proposer un système de gestion des sessions plus sophistiqué. Cette approche restrictive du journalisme numérique risque de détourner les lecteurs vers des plateformes plus flexibles et plus en phase avec leurs attentes, compromettant ainsi l’avenir de la presse en ligne.
