
Le paysage des abonnements numériques, censé offrir une liberté d’accès sans précédent, se transforme en un véritable parcours d’obstacles. Les plateformes, à l’instar du journal Le Monde, imposent des restrictions d’usage qui confinent à l’absurdité. Il est désormais impossible de consulter un contenu sur plusieurs appareils simultanément, même au sein d’un même foyer. Cette limitation frustrante génère un message d’erreur persistant, signalant qu’« une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil ».
Cette politique restrictive pousse les utilisateurs à la limite de l’exaspération. Malgré la possibilité technique de se connecter sur de multiples terminaux, l’usage réel est drastiquement bridé. Que se passe-t-il si l’on tente de contourner cette règle ? Le message d’avertissement se contente de se déplacer, laissant l’autre appareil connecté et l’utilisateur dans l’incertitude quant à l’identité du second utilisateur. Une situation propice aux conflits domestiques ou à la suspicion, d’autant plus que la plateforme conseille de « modifier votre mot de passe » si l’on ignore qui d’autre utilise l’accès.
La solution proposée par ces géants du numérique est, comme souvent, une invitation à débourser davantage. Pour éviter ce harcèlement numérique, il faudrait « passer à une offre multicomptes » ou « créer un compte pour votre proche », transformant ainsi un abonnement unique en une dépense récurrente pour chaque membre de la famille. Cette approche, loin de faciliter l’accès à l’information, met en lumière les dérives commerciales des plateformes qui cherchent à maximiser leurs profits au détriment de l’expérience utilisateur, piégeant les consommateurs dans des offres toujours plus coûteuses pour un service de base qui devrait être fluide et partagé sans contrainte.