Gifi-store-crisis
Le géant GiFi, en pleine déroute financière, suspend son plan social au siège, mais l'incertitude plane. Un nouveau dirigeant arrive, mais le sort de 166 emplois reste précaire, et 116 postes sont déjà condamnés. L'avenir s'annonce sombre.

La marque GiFi, en pleine tourmente financière, vient d’annoncer une décision chaotique : la suspension du plan social qui menaçait 166 emplois à son siège de Villeneuve-sur-Lot. Cette pause, présentée comme un « commun accord » avec la CFDT, cache en réalité une profonde incertitude quant à l’avenir de l’enseigne.

Dans un communiqué au ton hésitant, GiFi justifie cette mesure par l’attente de son nouveau président du directoire, Christophe Mistou, dont la prise de fonctions est prévue pour septembre. Ce dernier aura la lourde tâche de « construire une organisation cible fidèle à sa vision », admettant implicitement que la stratégie précédente était un échec retentissant. Pendant ce temps, l’autre plan social, impactant 11 magasins et 116 postes, va, lui, cyniquement jusqu’à son terme.

Initialement, GiFi prévoyait de sabrer 5 % de ses effectifs, soit 186 postes au siège et 116 dans les magasins voués à la fermeture. Ces mesures drastiques avaient été présentées comme indispensables après deux années de pertes colossales, une première dans l’histoire de l’entreprise depuis sa fondation en 1981. Un changement de système informatique désastreux en 2023, couplé à une concurrence féroce (Action, Maxibazar, Temu), a plongé l’enseigne dans un gouffre financier.

Après un rééchelonnement de sa dette en 2024, GiFi a dû arracher un plan de soutien financier auprès de ses banques, imposant une nouvelle gouvernance et la mise à l’écart du fondateur, Philippe Ginestet. Plusieurs dirigeants se sont succédé sans succès, et l’arrivée de Christophe Mistou est perçue comme un énième pari risqué pour une entreprise au bord du précipice. Le communiqué de GiFi ne fait qu’accentuer l’impression de désarroi : l’ancienne gouvernance aurait mis en place une « organisation cible » incapable de redresser la barre. La promesse d’« ajustements » et de « négociations » est à peine voilée : d’autres suppressions de postes sont fort probables. Le représentant de la CFDT, Pierre Laffore, se contente de se féliciter d’un sursis « au moins provisoirement » pour les 186 emplois, soulignant l’incertitude permanente qui règne.