Google-Chrome-Phone
Google a échappé de justesse au démantèlement, une décision clé qui impose au géant de la tech de céder des données mais ne met pas fin à son monopole. Une victoire pour l'entreprise, un revers pour la régulation.

Google, le géant de la technologie, vient d’échapper de justesse à un démantèlement. Le juge fédéral de Washington, Amit Mehta, a rendu une décision qui va sans doute faire grincer des dents l’administration américaine. Malgré l’établissement d’un monopole écrasant avec son moteur de recherche Chrome, la firme ne sera pas contrainte de se scinder, une mesure pourtant ardemment réclamée par le ministère fédéral de la justice. Il semble que la justice ait une fois de plus fait preuve d’une étonnante clémence envers un acteur majeur de la tech, malgré des pratiques qui ont clairement étouffé la concurrence.

Cette issue, bien moins radicale que prévu, impose tout de même à Google de céder certains de ses précieux résultats de recherche et données à des entreprises rivales. Une maigre consolation face à l’ampleur du problème. C’est un véritable revers pour l’administration Trump, initiatrice des poursuites en 2020, et pour celle de Joe Biden, qui avait pourtant promis de s’attaquer à la toute-puissance de la Big Tech. On peut légitimement se demander si ces actions en justice ne sont finalement que des coups d’épée dans l’eau.

L’annonce a, sans surprise, été accueillie avec euphorie par les marchés. L’action Alphabet, la maison mère de Google, a bondi de 7 % après la clôture de Wall Street. Un analyste n’a pas hésité à parler de « victoire monstre » pour le groupe. Une victoire qui sonne comme un échec cinglant pour la régulation et la promotion d’une concurrence saine. Le juge Mehta avait pourtant été clair en août 2024 : « Google est un monopole et il a agi comme tel pour maintenir son monopole ». Des accords de distribution exclusifs, notamment avec Apple, ont permis à Google de s’assurer une part de marché supérieure à 90 %. Ces pratiques sont désormais confirmées, mais les conséquences restent incroyablement limitées. Le statu quo est maintenu, au détriment des consommateurs et des petites entreprises.