
Un véritable séisme politique a secoué l’Assemblée nationale ce lundi 8 septembre, marquant la fin prématurée du gouvernement de François Bayrou. Les députés ont infligé un revers humiliant au Premier ministre, lui refusant massivement la confiance lors d’un vote crucial sur l’état des finances publiques. L’Élysée, dans une tentative de minimiser l’ampleur du désastre, a simplement « pris acte » de ce scrutin, annonçant la nomination d’un nouveau chef de gouvernement dans les jours à venir. Une déclaration qui sonne comme un aveu d’échec face à une situation politique de plus en plus instable.
Sur les 573 députés, une écrasante majorité de 364 élus ont voté contre la confiance, témoignant d’une fracture politique profonde et d’une défiance généralisée. Seuls 194 députés, principalement issus de la coalition gouvernementale, ont tenté de sauver un gouvernement déjà moribond. Quinze abstentions sont venues compléter ce tableau de la désunion nationale.
La gauche unie, des « insoumis » aux communistes, a sans surprise voté massivement contre, rejoignant l’extrême droite, du Rassemblement national à l’Union des droites pour la République d’Eric Ciotti, dans une rare convergence des oppositions. Même le bloc central a montré des signes de faiblesse, avec le groupe présidentiel Ensemble pour la République enregistrant une abstention notable, celle de Violette Spillebout, en raison des positions controversées du Premier ministre sur l’affaire de Bétharram. Quant au groupe Droite républicaine, il a affiché une division patente, soulignant l’incapacité de Bayrou à rallier même une partie de son camp. Le groupe LIOT, majoritairement hostile, a confirmé cette tendance. Cette chute n’est pas seulement celle d’un homme, mais bien celle d’une stratégie politique en déroute.