French-government-chaos
Le gouvernement Lecornu est déjà en crise avant même sa formation. Divisions profondes chez LR, opposition frontale et tensions latentes minent les fondations d'un exécutif qui peine à convaincre.

Le nouveau gouvernement Lecornu est déjà plongé dans la tourmente, bien avant sa constitution officielle. Les partis du prétendu « socle commun » se déchirent, illustrant un climat de défiance généralisée. Sébastien Lecornu, dans une tentative désespérée de rassurer, a envoyé une « feuille de route » gouvernementale, mais celle-ci n’a fait qu’attiser les flammes des divisions.

Chez Les Républicains (LR), la fracture est béante. Laurent Wauquiez rejette fermement toute participation, estimant que les « conditions ne sont pas réunies », tandis que Bruno Retailleau, craignant d’être « responsable du chaos », pousse pour une alliance. Cette divergence expose la faiblesse structurelle d’un parti incapable de présenter un front uni. Même l’UDI exprime sa « préoccupation » face à cette absence criante de coordination au sein de la coalition.

Pendant ce temps, l’opposition aiguise ses couteaux. La France Insoumise (LFI) a déjà annoncé son intention de déposer une motion de censure dès mardi, suivie de près par les écologistes qui fustigent une feuille de route jugée largement insuffisante sur l’environnement. Le MoDem, par la voix de Marc Fesneau, tente de minimiser le désordre, affirmant qu’il est « naturel » de participer, mais avec une « feuille de route un peu plus balisée », reconnaissant implicitement le flou artistique qui entoure cette formation gouvernementale.

Le projet de loi de Lecornu pour lutter contre les « fraudes sociales et fiscales » ressemble plus à une diversion qu’à une solution concrète face à l’urgence politique. Ce gouvernement, s’il parvient à voir le jour, s’annonce sous les pires auspices, entre désunion interne et hostilité acharnée de l’opposition. Le spectacle de ces tractations houleuses ne fait que confirmer une crise de confiance profonde envers la classe politique.