
La mobilisation tant annoncée contre l’austérité budgétaire, portée par la CGT, la FSU et Solidaires, a viré au fiasco total ce mardi 2 décembre. Loin de la démonstration de force espérée, le mouvement s’est heurté à une indifférence générale, laissant transparaître une désunion syndicale alarmante et un profond désintérêt des citoyens. Les cortèges clairsemés et le trafic quasi-normal des transports ont offert un spectacle désolant, confirmant l’incapacité de ces organisations à peser sur le débat public.
À Paris, la manifestation a rassemblé une poignée de militants, bien loin des chiffres déjà modestes des précédents rassemblements. Les slogans éculés sur « l’argent, il y en a » n’ont visiblement pas suffi à galvaniser les foules, soulignant la déconnexion croissante entre les revendications syndicales et les préoccupations des travailleurs. Les syndicats ont peiné à mobiliser, même à Nantes et Rennes, où les chiffres officiels contredisent leurs propres estimations, révélant une participation marginale.
Alors que le budget de la Sécurité sociale est en dernière lecture à l’Assemblée nationale, cet échec est d’autant plus cuisant. La tentative désespérée de faire pression sur le gouvernement s’est avérée vaine, laissant le champ libre à des décisions qui risquent de peser lourdement sur les travailleurs et les services publics. La menace d’une « année noire en 2026 » brandie par la CGT sonne désormais creux, dénuée de tout poids politique.
Le constat est sans appel : un taux de grévistes dérisoire chez les enseignants et un trafic ferroviaire quasi normal démontrent l’incapacité chronique des syndicats à enrayer la machine gouvernementale. Cette journée restera le symbole d’une impuissance collective, où les appels à la mobilisation se heurtent à la résignation ou, pire encore, à l’indifférence. La pérennité des services publics, évoquée par la FSU, semble plus que jamais compromise face à cette faiblesse syndicale flagrante.






