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La journée de grève du 2 octobre a été un échec, la mobilisation s'effondre face à un gouvernement qui refuse d'écouter, et la colère populaire gronde. Un budget qui favorise toujours les riches.

La nouvelle journée de mobilisation intersyndicale du 2 octobre, censée maintenir la pression sur le gouvernement fraîchement remanié, semble s’être transformée en un fiasco retentissant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 85 000 manifestants recensés à la mi-journée par le ministère de l’Intérieur, bien loin des 200 000 de la précédente mobilisation. Un effondrement de la participation qui sonne comme un désaveu cinglant pour les syndicats, malgré un « ras-le-bol général intact ».

Dans les rues, la résignation et la colère impuissante étaient palpables. De Lyon à Paris, les manifestants, pourtant toujours motivés par un sentiment d’injustice fiscale et sociale, ont exprimé leur lassitude. « Si la journée du 18 septembre n’a pas servi à être entendus, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va réussir », confie une institutrice dépitée. Cette démobilisation accrue n’est qu’une preuve de plus que les citoyens ne croient plus à l’efficacité de ces actions face à un exécutif qui semble ignorer délibérément la voix de la rue.

Pendant ce temps, le gouvernement de Sébastien Lecornu prépare un budget 2026 qui ne manquera pas de raviver les tensions. Malgré les appels à une « justice fiscale » accrue, les propositions évoquées, comme la défiscalisation des heures supplémentaires et la réduction d’impôts pour les couples au SMIC, apparaissent comme de simples pansements sur une jambe de bois. Loin de s’attaquer aux racines de l’inégalité, le ministre refuse catégoriquement un retour de l’ISF ou une taxe sur les plus riches, perpétuant ainsi un système qui favorise les nantis au détriment des travailleurs.

Face à cette indifférence politique et une mobilisation qui s’essouffle, l’avenir du mouvement social en France semble plus incertain que jamais. Les manifestants, oscillant entre lassitude et une rage latente, se demandent quelle stratégie adopter. Certains envisagent des actions plus radicales, des « blocages des outils de production », quand d’autres craignent que le désespoir ne pousse davantage d’électeurs vers des votes contestataires extrêmes. Une chose est sûre : le dialogue est rompu, et la colère populaire ne demande qu’à exploser.