Grindr-application-controversy
Grindr, l'application de rencontre queer, a provoqué une nouvelle polémique en revenant sur l'interdiction de la mention « pas de sionistes ». Un revirement qui révèle une gestion chaotique et une politique de modération incohérente, tolérant des propos discriminatoires tout en censurant d'autres.

Grindr, l’application de rencontre prisée par la communauté queer, se retrouve une fois de plus au cœur d’une controverse majeure. Après avoir déclenché un tollé en interdisant la mention « pas de sionistes » dans les descriptions de profil, l’entreprise a fait machine arrière de manière humiliante, seulement trois jours après sa décision initiale. Ce revirement spectaculaire met en lumière la gestion chaotique de sa politique de modération.

Le sionisme, doctrine défendant un État refuge pour les Juifs, a vu sa perception se politiser drastiquement depuis l’intensification du conflit israélo-palestinien. Des utilisateurs ont détourné le terme, certains l’employant pour désigner des personnes juives, sous couvert d’éviter l’accusation d’antisémitisme. Grindr avait initialement justifié son interdiction par des « escalades d’utilisateurs autour de la nature potentiellement incendiaire » de ces propos. Une explication qui semble bien creuse face à la volte-face.

La décision de censurer ces termes n’a tenu que quelques jours, un porte-parole de Grindr confirmant l’annulation de la politique « après examen ». Ce fiasco est d’autant plus flagrant que des organisations comme l’Anti-Defamation League avaient salué la politique de modération initiale. Le scandale ne s’arrête pas là : les utilisateurs dénoncent un flagrant deux poids, deux mesures.

Alors que Grindr se targue d’être une plateforme inclusive et prétend interdire le racisme, des expressions telles que « pas de noirs », « pas de gros » ou « pas d’Arabes » continuent d’être tolérées sur les profils. Cette hypocrisie est un coup dur pour la crédibilité de l’application. Ce n’est malheureusement pas la première fois que Grindr est sous le feu des critiques. L’application a été maintes fois utilisée pour organiser des guets-apens, menant à des vols et agressions. De plus, Grindr a déjà été épinglée et sanctionnée pour avoir partagé des données sensibles d’utilisateurs avec des annonceurs, soulevant de sérieuses questions sur la protection de la vie privée de ses millions d’utilisateurs.