
L’ombre d’une pandémie plane à nouveau sur le monde. La grippe aviaire H5N1, jusqu’alors principalement cantonnée aux volailles, montre des signes inquiétants d’adaptation, notamment avec des cas de transmission à l’homme aux États-Unis, suite à une épidémie dévastatrice chez les vaches laitières. Si les autorités françaises maintiennent un discours rassurant, qualifiant le risque de « faible » pour la population, les évolutions du virus H5N1 sont loin d’apaiser les experts.
Les États-Unis sont en proie à une épidémie majeure depuis plus d’un an, touchant non seulement les oiseaux mais aussi les bovins, avec une soixantaine de cas de transmission confirmés chez l’homme, dont un décès. D’autres infections humaines, parfois mortelles, ont été recensées ailleurs, comme au Royaume-Uni, au Mexique et au Cambodge. Bien que la transmission interhumaine ne soit pas encore avérée, la multiplication des espèces affectées est une source de grande inquiétude. Le virus H5N1 a été détecté dans le lait cru de vaches infectées, et bien que la pasteurisation soit efficace, elle révèle une persistance alarmante du virus dans l’environnement agricole.
La souche 2.3.4.4b, apparue fin 2020, a déjà provoqué la mort de millions d’oiseaux à travers le globe, se propageant en Europe, en Asie et dans les Amériques. L’émergence récente d’un nouveau génotype (D1.1) chez les vaches laitières du Nevada, distinct de la souche initiale, suggère une capacité de transmission inter-espèces plus facile qu’on ne le pensait, augmentant le risque pour les bovins et les travailleurs. La situation est d’autant plus préoccupante que certaines mutations du virus H5N1 pourraient améliorer sa capacité à infecter les voies respiratoires humaines. Face à cette menace latente, la vigilance s’intensifie, mais la question d’une préparation adéquate reste posée.