
La prétendue «guerre commerciale» initiée par Donald Trump, censée asseoir la domination américaine sur la Chine, a viré au fiasco pour l’Europe. Loin des promesses d’un rééquilibrage, le Vieux Continent se retrouve pris en étau, affaibli par des mois de tensions et de négociations sous haute pression. Alors que Pékin a démontré une résilience inattendue, c’est l’Union Européenne qui paie le prix fort, contrainte d’accepter des conditions désavantageuses.
Initialement, l’idée de taxes douanières américaines de 10% sur les produits européens était perçue comme une simple provocation électorale. Les économistes de Goldman Sachs prévoyaient déjà en juillet 2024 un impact négatif significatif sur le PIB de la zone euro, estimé à un point de moins, contre seulement 0,5 point pour les États-Unis. Un an plus tard, le cynisme est de mise : Bruxelles se déclare «satisfaite» d’un accord qui voit ces surtaxes atteindre 15% sur les importations européennes vers les États-Unis. Une véritable capitulation dénoncée par certains, qui y voient un «jour sombre» et une «soumission» face à Washington.
Ce désastre n’est pas seulement économique; il marque la fin du multilatéralisme tel que nous le connaissions. Le monde post-Trump est régi par la loi du plus fort, où les relations de puissance priment sur la coopération. L’Europe, jadis pilier de cet ordre international, se retrouve désormais marginalisée, ses partenaires ayant mis un temps inquiétant à comprendre ce bouleversement radical. Les prévisions du FMI confirment cette spirale descendante, réduisant les perspectives de croissance pour l’UE. Alors que la Chine et les États-Unis rivalisent pour la domination mondiale, l’Europe, elle, semble incapable de défendre sa souveraineté industrielle et se voit contrainte à des alignements coûteux.