
L’intégration de l’intelligence artificielle dans le domaine juridique, loin d’être la panacée annoncée, révèle ses **faces les plus sombres** avec une série de scandales. Damien Charlotin, docteur en droit et enseignant à HEC et Sciences Po Paris, met en lumière une réalité glaçante : les outils d’IA, censés révolutionner la profession, conduisent à des erreurs judiciaires potentiellement désastreuses. Sa base de données recensant les défaillances de l’IA chez les juristes ne cesse de s’étoffer, exposant la vulnérabilité du système face à cette technologie.
Le phénomène des « hallucinations » de l’IA n’est pas une simple curiosité technique ; il est en train de miner la crédibilité des avocats et l’intégrité des procès. Concrètement, ces outils, utilisés à mauvais escient, génèrent des **jurisprudences inexistantes**, des citations tronquées ou des décisions sorties de leur contexte, jetant une ombre sur la rigueur du droit. Des avocats, dans leur quête d’efficacité ou par manque de vigilance, se sont retrouvés à présenter devant les tribunaux des arguments fondés sur des chimères numériques, avec des conséquences incalculables.
Ce constat alarmant soulève des questions fondamentales sur la **responsabilité des professionnels** et l’avenir de la justice. Doit-on blâmer l’outil ou l’utilisateur ? La superficialité avec laquelle certains avocats abordent ces technologies est une menace directe à l’équité des procès. L’engouement pour l’IA, souvent teinté d’un optimisme aveugle, masque une réalité plus complexe et bien plus dangereuse. Cette dépendance croissante aux algorithmes, sans un contrôle humain rigoureux, ouvre la porte à des erreurs irréparables, ébranlant les fondements mêmes de notre système judiciaire.







