
La discrimination à l’embauche des personnes handicapées n’est pas une surprise, mais une réalité chiffrée alarmante. À l’approche de la 29e Semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap, une étude accablante révèle que les chances d’obtenir une réponse positive d’un recruteur sont drastiquement réduites pour les candidats en situation de handicap. C’est la confirmation d’un échec persistant de notre société à intégrer pleinement ces individus.
Les chiffres sont sans appel : une candidature mentionnant un handicap physique voit ses chances de succès diminuer de près de 50 %. Pire encore, l’utilisation d’un CV vidéo peut diviser ces chances par quatre. Cette étude, menée par Naomie Mahmoudi et Marion Goussé, met en lumière un phénomène inacceptable où, à profil égal, les personnes handicapées sont systématiquement pénalisées. L’initiative de l’APF France Handicap, qui a consisté à tester près de 2 000 annonces réelles, démontre l’ampleur du problème.
Les profils fictifs, incluant une personne en fauteuil roulant et une autre avec un appareil auditif, ont révélé un écart de 5,6 points dans le taux de réponses positives dès la mention d’un handicap. Cet écart atteint même 8,6 points pour les postes de réceptionniste, suggérant que le contact avec le public est un frein majeur pour les recruteurs. L’hypothèse que la lettre de motivation est souvent ignorée, réduisant l’impact de la mention du handicap, est tout aussi désolante. Mais le plus choquant reste l’effet du CV vidéo : un écart abyssal de 50 points de réponses positives entre un candidat sans handicap visible et une personne en fauteuil et avec un appareil auditif. Cela montre que l’image du handicap renforce les préjugés et scelle le sort des candidatures bien avant l’entretien.







