
Après plus de deux ans d’atermoiements, le projet de modernisation du régime des heures pleines et creuses de l’électricité va enfin voir le jour, conformément à la délibération de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) du 6 février 2025. Une réforme qui, loin d’apporter de véritables bénéfices, s’annonce plutôt comme un nouveau coup dur pour le portefeuille des ménages.
Dès le 1er novembre et jusqu’à octobre 2027, la CRE entend généraliser le positionnement des heures creuses durant l’après-midi, promettant des tarifs préférentiels pour 11 millions de clients. Mais cette soi-disant bonne nouvelle cache une réalité bien moins reluisante. Le système, mis en place dans les années 1970 et 1980, divisait la journée en une période pleine de seize heures et une période creuse de huit heures. Aujourd’hui, on nous présente une « modernisation » qui s’apparente davantage à un simple déplacement des contraintes.
Les 40 % de foyers et petites entreprises ayant opté pour cette option sont censés faire des économies en décalant leurs usages électriques. Mais le piège est là : si le tarif réglementé de vente de l’électricité affiche des heures creuses 21 % moins chères, l’abonnement mensuel, lui, est 4 euros plus élevé. Un calcul qui, pour beaucoup, annule purement et simplement les bénéfices escomptés.
Dès le 1er novembre, 1,7 million de clients verront leurs plages horaires « déplacées » pour éviter les créneaux désormais proscrits par la CRE : entre 7h et 11h le matin, et entre 17h et 23h le soir. Enedis, le gestionnaire du réseau, est en charge de cette application, mais la question demeure : cette réforme est-elle réellement au service des consommateurs, ou s’agit-il d’une énième tentative de réorganisation qui profitera avant tout aux fournisseurs d’énergie et à l’État, laissant les ménages avec des factures toujours plus salées ? L’avenir nous le dira, mais les premiers signaux ne sont guère encourageants.






